[ BLOGUE SUR L’HISTOIRE – COLUMBO 1806 ] En avant la musique!
Par Christian Belleau, chroniqueur et journaliste
# De « bonnes » chansons
Les loisirs des draveurs et des forestiers ont récemment fait l’objet d’un blogue, et nous n’avions alors qu’effleuré l’angle musical. Aujourd’hui, nous vous proposons de l’approfondir grâce aux connaissances de Madame Johanne Couture, musicologue, claveciniste, directrice artistique de l’organisme Plaisirs du clavecin et enseignante au Conservatoire de musique de Gatineau. « On associe souvent la musique du terroir aux violoneux, aux «reels» et aux cuillères, explique-t-elle, mais il ne faut pas oublier que notre bagage musical du XIXe siècle prend surtout sa source dans les chansons folkloriques de la Nouvelle-France du XVIIe et du XVIIIe siècle. » Celle-ci nous rappelle que ces chansons nous ont été apportées par des Français immigrés au pays, et que ces airs ont grandement nourri notre culture musicale.
# Un bel héritage
Selon Madame Couture, les chansons héritées de France proviennent notamment des régions du Poitou, de la Picardie et de la Bretagne. Elle note que, très souvent, les paroles de ces pièces ont été modifiées pour s’adapter à la réalité d’ici. « Ces chansons ont notamment servi à protéger le patrimoine de la langue, » dit-elle. Et bien que les classes de notre société se soient davantage fondues vers la fin du XVIIIe siècle (après la reddition de la Nouvelle-France, en 1760), l’artiste et professeur précise que les francophones se sont repliés sur eux-mêmes à l’arrivée des Britanniques pour conserver la vitalité de leur culture, et que les chansons ont donc très peu évolué entre le début et la fin du XIXe siècle. Comme bien d’autres, les forestiers et les draveurs les ont perpétuées par le biais de la tradition orale et les choisissaient selon les circonstances. « Il y avait des chansons à boire, à danser, d’autres qui aidaient à travailler, explique Madame Couture. Et le violon était un instrument très apprécié des gens, d’autant plus qu’il n’était pas issu de la haute-bourgeoisie française, qui prisait davantage le clavecin et le luth. » Nous reviendrons dans un blogue sur notre musique folklorique et son très bel héritage. En attendant, on peut se référer au recueil La Bonne Chanson, qui regroupe les plus belles chansons compilées par l’abbé Gadbois dans les années 30.

Draveur à l’harmonica © Documents et archives de la ville de Gatineau. Fonds d’archives de la C.I.P. (album Drave et vie de chantier) / BAnQ de Gatineau.
Pour citer ce blogue : Christian Belleau, choniqueur et journaliste. Éditeur
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