[ BLOGUE SUR L’HISTOIRE – COLUMBO 1806 ] La drave et Dame Nature
Par Christian Belleau, chroniqueur et journaliste
# Deux autres obstacles : la chaleur et le froid
On le sait bien, les draveurs étaient sans cesse confrontés à de multiples obstacles et difficultés au cours de leurs périples. Outre les rapides et les chutes à traverser, les horaires chargés (la journée de travail durait en moyenne quinze heures) et le dur labeur et les dangers qui les attendaient, ils devaient également composer avec le froid, l’humidité et la chaleur. Quand le temps tournait à l’orage, le vent se levait alors et rendait la flottaison du bois encore plus difficile. Et bien que la drave se faisait à compter du printemps jusqu’à l’été, le froid se faisait transperçant lorsque les « cageux » se couchaient le soir avec leurs vêtements trempés, d’autant plus qu’ils devaient parfois dormir à la belle étoile ou, tout au mieux, sous une simple tente en toile.
# Sous un soleil brûlant
Tout comme les bûcherons, les draveurs devaient aussi subir les piqûres de mouches et de maringouins. On raconte que pour s’en protéger, certains d’entre eux se laissaient pousser une barbe et ne se lavaient pas pour garder une couche de graisse sur la peau. Le soir, il semble que la fumée de la pipe et du feu de camp laissaient un peu de répit aux draveurs et aux forestiers. Autre fléau : le soleil brûlant durant le jour. Dans son livre La drave en Mauricie : de nos origines à nos jours, Normand Lafleur rapporte que selon les plus vieux draveurs, il n’y avait pire travail que la « glaine » (ou « glène » et « glanage »), l’opération visant à sortir les billots enlisés dans les anses ou sur les berges. « Nous étions à l’eau jusqu’à la ceinture de six heures du matin à six heures du soir avec un soleil qui vous tapait dessus à la journée longue, » peut-on lire dans l’ouvrage. On se doute qu’un très grand nombre de draveurs ont dû souffrir d’insolation durant les canicules de l’été !

Auteur inconnu, Draveur avec un crochet à main, vers 1950 © Cdem Fonds Fraser Companies, Limited / Site web « Toucher du bois : la forêt au coeur du patrimoine social et culturel madawaskayen en Acadie ».
Pour citer ce blogue : Christian Belleau, chroniqueur et journaliste. Éditeur © A.B.C. Stratégies, 2017. Publié au Canada | Tous droits réservés | Entente no 2017ABC-CB | Ce document est disponible sur demande dans un format numérique ou papier. Agent : A.B.C. Stratégies Tél. : 514-273-1109 ou Courriel : info@abcstrategies.ca
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